#STOPFAKENEWS Comment le citoyen peut-il rester éclairé face à une masse inédite d’informations sur les réseaux sociaux ? Comment réagir face à la saturation et la dérégulation du marché de l’information ?

J’ai eu l’honneur d’être conviée à la remise du rapport de la Commission présidée par Gérald Bronner qui, au terme de 100 jours de travaux, a remis, 30 propositions pour répondre à ces questions “Les lumières à l’ère numérique”.Des propositions qui s’articulent autour de trois grands axes :

1. La prévention : avec des propositions pour stimuler la pensée critique et méthodique dès le plus jeune âge à l’école, mais également tout au long de la vie via la formation continue.Nous avons déjà oeuvré dans le bon sens sur ce sujet avec le vote du permis internet dans la loi du 25 août 2021, qu’il nous faut maintenant généraliser.

2. Accès aux données et algorithmes des plateformes par des chercheurs. C’est dans cette optique que nous avons créé l’observatoire contre la haine en ligne dans loi contre la haine en ligne du 24 juin 2020 et instauré une transparence des algorithmes (auprès du CSA devenu ARCOM) dans la loi du 25 août 2021 : la commission Bronner propose d’aller plus loin, notamment dans le cadre du réglement européen DSA actuellement en discussion.

3. Responsabilisation : il faut responsabiliser les auteurs de contenus illicites, les plateformes qui n’agissent pas mais aussi les personnes qui participent à la diffusion virale de contenus dangereux ou de fausses informations. Le rapport propose en ce sens de davantage responsabiliser les grands comptes et comptes d’influences, en portant une attention particulière à la modération de ces comptes qui bénéficient d’une large audience.

N’oublions pas qu’une fausse information n’est pas forcément une information illégale. On a le droit de dire des choses fausses. Mais cela pose problème lorsque les mécanismes des réseaux sociaux, leurs algorithmes, rendent ces fausses informations virales et conduisent à une manipulation de l’information et des esprits. Il nous faut tout mettre en oeuvre pour maintenir l’authenticité de la diversité des opinions et ne pas laisser des biais algorithmiques surexposant certains contenus, et ainsi transformer l’état réel des diverses opinions exprimées.

C’est un long et important chantier qui s’ouvre devant nous, pour mieux protéger notre espace informationnel.